Témoignage d’Alexis, bénévole à P-WAC en RDC

Témoignage d’Alexis, bénévole en RDC         

Arrivé début 2016 en RDC à Boma dans la province du Kongo Central dans le cadre d’un affectation professionnelle, c’est en Aout 2017 que je me suis installé à Matadi et que j’ai entendu pour la première fois parler du projet de P-WAC. Cadre dans la logistique et âgé de 41 ans, j’ai parcouru une bonne partie de l’Afrique centrale lors de mes différentes expériences professionnelles : Gabon, Tchad, Cameroun, Congo,  RD congo et me suis toujours intéressé à la faune et à la flore locale dans les pays que j’ai eut la chance de visiter, avec une préférence pour les excursions au cœur des luxuriantes forêts équatoriales qui ont le pouvoir de vous plonger véritablement hors du temps, et ou tout vous paraît rapidement démesuré en comparaison avec nos forêts européennes.

C’est dans cette optique que j’ai contacté Amandine un jour d’Aout 2017. Nous nous sommes rencontrés la semaine suivante à Matadi où elle venait d’accueillir Dorothée, la vétérinaire du projet qui arrivait tout juste de Belgique. Quelques jours plus tard, je découvrais pour la première fois le site de P-WAC situé à un peu moins de 2 heures de voiture de Matadi. Ma première visite et ma première nuit sur place en tente ont été à la hauteur de mes espérances: situé au pied d’une majestueuse montagne recouverte d’une dense forêt, le site m’a tout de suite donné l’impression d’un gigantesque amphithéâtre naturel, les arbres centenaires remplaçant les bancs, et les cris des oiseaux et autres animaux de la forêt le bavardage bruyant des étudiants. Le réveil matinal par Kiki, un cercopithèque joueur, et la vision d’une magnifique brume immobile flottant sur la cime des arbres et au dessus de la vallée en contrebas acheva de me conquérir et j’ai alors su que je reviendrai régulièrement dans cet endroit.

Passé l’émerveillement lors de la découverte du lieu, j’ai pu rapidement me rendre compte du travail colossal effectué par Amandine ainsi que le courage et l’abnégation dont elle faisait preuve pour faire émerger ce projet au beau milieu de la brousse avec notamment des conditions de vie « spartiates » et des contraintes logistiques importantes inhérentes à l’isolement géographique du site.

Dès mon retour à Matadi, c’est donc avec Yvain, un autre Français installé dans la ville, que nous nous sommes concertés afin de réfléchir à la façon dont nous pouvions apporter, à notre humble niveau, notre pierre à cet édifice. C’est logiquement que l’idée des panneaux solaires a émergé puisqu’il était inconcevable à nos yeux qu’Amandine puisse continuer à vivre au fin fond de cette forêt dans une maison non éclairée le soir (mis à part par les torches frontales, outil indispensable des aventuriers de la brousse!), en sachant qu’en RDC, le nuit tombe dès 18h30, et ceci invariablement tout au long de l’année. En outre, cela allait permettre  de résoudre le problème récurrent  du rechargement des batteries de téléphones et de l’ordinateur portable du projet.

Les premiers chiffrages nous ont rapidement fait réaliser que les moyens que nous étions disposés à mettre personnellement ne nous permettaient pas d’offrir à P-WAC une installation solaire de qualité ni de taille satisfaisante… nous avons donc lancé une souscription en ligne qui a rapidement porté ses fruits puisqu’elle nous permis de récolter plus de 1500 euros en moins de 15 jours.

J’ai alors sollicité le support technique de Michel, un ingénieur électricien congolais hautement qualifié sur ce genre d’installation et travaillant au sein de ma société. Celui-ci a tout de suite accepté de nous apporter son assistance technique à titre bénévole et s’est lui-même chargé de sélectionner et d’acheter du matériel de qualité à Kinshasa.

 

 

 

 

 

 

Après plusieurs réunions techniques, notamment sur le site, nous avons pu procéder à l’acheminement et à l’installation de la plupart du matériel au gré des fortes pluies saisonnières qui conditionnent l’accès au site et l’avancée des travaux. 

Amandine s’est chargé de son côté du suivi de la construction de la cage qui protège les panneaux solaires des primates, étape indispensable avant l’opération finale de raccordement réussi des panneaux  qui couronna de succès cette belle aventure collective.

 

 

 

 

 

 

Parallèlement, je continue pour ma part à aider comme je le peux Amandine dans son action,  avant tout en échangeant régulièrement avec elle par téléphone, afin de l’aider à trouver les meilleures solutions, en confrontant nos différentes expériences, aux multiples problèmes auxquels elle doit faire face au quotidien, mais également en lui servant de « base arrière » à Matadi, pour ses commandes de matériel notamment, et en la ravitaillant lors de mes passages sur le site ou en lui ramenant des colis de France lors de mes retours de congés.

Parions que cette enthousiasmante collaboration perdurera dans le temps, dans tout les cas au moins aussi longtemps que je resterai travailler en RDC, mais peut être plus encore, l’avenir nous le dira…