Menaces
Les chimpanzés sont menacés de disparition du fait des activités anthropiques. On estime seulement entre 100 et 250 000 individus à l’état sauvage. Ils sont classés en danger d’extinction sur la Liste Rouge de l’IUCN, et classé en Annexe I de la CITES. Voici les menaces qui pèsent sur leur avenir.
Déforestation
La croissance démographique, l’expansion des activités agricoles, le déclin institutionnel, social et économique, l’instabilité politique, les crises humanitaires sont des facteurs de pression sur les grands singes qui peuvent éclipser de nombreux efforts de conservation : leur habitat souffre d’une surexploitation. De vastes étendues de forêt sont ainsi pillées de leur faune. La déforestation a des conséquences sur l’environnement : érosion des sols, perte de biodiversité, modifications climatiques, désertification, fragmentation des paysages…Que ce soit pour l’agriculture locale ou industrielle, la construction d’infrastructures, la déforestation est aujourd’hui la principale menace qui pèse sur les grands singes. La destruction de l’habitat naturel conduit à la réduction critique de l’espace de vie des individus sauvages : territoire réduit, lieu de nourriture détruit… Dans notre zone d’action, c’est l’agriculture et le makala (charbon de bois) qui sont la principale cause de déforestation.
Braconnage
Autrefois, les chasseurs utilisaient des armes traditionnelles (pièges, lances, harpons) pour attraper leurs proies et le temps nécessaire à cette activité était long. De nos jours, les chasseurs utilisent des armes à feu, pratiques et faciles à utiliser, ayant pour conséquence une hausse du nombre de proies attrapées dans un laps de temps bien plus court. Cette disponibilité d’armes à feu multiplie considérablement l’efficacité du braconnage et participe grandement à la disparition de la faune sauvage (pas uniquement les primates, mais toutes les espèces vivant dans ce même habitat). Le trafic de chimpanzés est en expansion aujourd’hui, vers l’international, notamment la Chine. Il fait partie du trafic de faune sauvage, qui est le 4ème grand trafic international après celui des armes, de la drogue et du commerce humain. On estime que 2000 grands singes disparaissent chaque année, et que pour un chimpanzé vendu sur le marché, une dizaine sont morts.
Les primates vivent en groupes. Avec une arme à feu, un braconnier va atteindre plusieurs cibles en même temps. Les adultes sont chassés pour leur viande et une utilisation médicinale traditionnelle. Les enfants singes, accrochés au ventre de leur mère, sont quant à eux, s’ils survivent, vendus comme animaux de compagnie aux populations locales mais également aux touristes. Du fait d’une relation très forte entre une mère et son petit, il est courant que l’enfant, psychologiquement choqué, ne survive pas à la séparation de son groupe natif. Dans certaines zones, le niveau du braconnage a atteint un tel seuil, que les forêts encore intactes, sont vides de grands mammifères, aux rôles écologiques si importants pour le renouvellement de la forêt…cette situation est nommée « le syndrome de la forêt vide ».
Malgré des lois et conventions internationales (il est interdit de chasser, consommer et posséder un grand singe), l’application des peines relatives au non-respect de ces lois reste majoritairement bafouée. L’implication des gouvernements locaux et des communautés locales dans un projet de conservation est primordiale pour une réussite des efforts car la majeure partie du temps, qu’ils soient considérés comme sacrés ou consommés, les grands singes ont un rôle important dans la culture locale. Enfin, il est tout aussi important que les soutiens financiers proviennent des pays du Nord.
Transmission de maladies
Les transmissions de maladies posent un souci majeur pour la viabilité des populations de primates sauvages : le contact avec l’homme (forestier, chercheur, touriste…) tend à augmenter la contamination entre espèces. Les solutions proposées sont de limiter au maximum les contacts entre humains et animaux, la prise de précautions strictes telles que le port de masques, les dépistages et vaccinations, les pratiques sanitaires, les distances minimales respectées entre primates et hommes… Les maladies sont aussi liées à l’activité forestière : plus une entreprise forestière s’enfonce dans une forêt, plus des routes sont ouvertes pour permettre l’accès à des coins jusqu’alors isolés, plus l’accès aux chasseurs est facilité … apportant avec eux, tout comme les employés des entreprises, les chercheurs, les touristes, de nombreuses maladies impactant dramatiquement la population sauvage de primates, sensibles aux maladies humaines.