Primates

Environ 361 espèces de primates ont été identifiées à ce jour, et de nouvelles espèces sont continuellement découvertes. Pour faire simple, les primates sont répartis en deux classes : les prosimiens et les anthropoïdes. Les grands singes font partis de cette dernière.

Les grands singes

Ces gros primates se trouvent dans les forêts tropicales d’Afrique (gorille, chimpanzé, bonobo) et d’Asie (orang outan). Faisant partie de la famille des hominidés, qui nous inclus également, humains, nous avons un ancêtre commun, dont l’homme s’est séparé il y a environ 7 millions d’années (le chimpanzé étant notre plus proche cousin, partageant avec lui plus de 98% de gênes communs).

Comme les hommes, les primates ont des pouces opposables, un visage sans poil et une absence de queue. Ils ont une démarche particulière appelée le knuckle walking, mais comme nous ils peuvent également pratiquer la bipédie pour franchir des obstacles ou lors de périodes d’intimidation d’adversaire. Les grands singes ont d’incroyables capacités d’apprentissage, et disposent d’une large gamme d’outils de communication (vocalisation, gestes, expressions faciales). Comme nous, ils savent utiliser les outils, ce qui peut nécessiter de longues périodes d’apprentissage et d’observation. Contrairement à nous, ils ont les bras plus longs que les jambes. Leurs pieds, tout comme leurs mains, ont également un pouce opposable. Les grands singes africains ont deux niches écologiques : le sol et les arbres.

Les chimpanzés ont un système de reproduction très lent. Les femelles ne sont sexuellement matures qu’à partir de 10-12 ans et ne donnent naissance qu’à un enfant tous les cinq à six ans. Les enfants sont dépendants de la mère pendant de longues années (allaitant parfois jusqu’à 5 ans) et apprennent tout de celle-ci (ainsi que de leur pairs et autres membres du groupe) : les règles de société, les traditions, le système de communication, l’utilisation d’outils, les techniques de chasse, le régime alimentaire… Le chimpanzé a une espérance de vie proche de la nôtre : environ 70 ans en captivité, et 40 en milieu naturel. Ces caractéristiques qui font ces ressemblances avec notre espèce sont aussi une grande fragilité. Au vu de leur lent développement et de notre proximité génétique, les grands singes sont menacés de disparition…

Quelques chiffres…

  • Hommes (Homo sapiens) : 7 647 177 312
  • Gorilles (Gorilla gorilla) : 120 000
  • Bonobos (Pan paniscus) : 50 -100 000 (endémique à la RDC)
  • Chimpanzés (Pan troglodytes) : 100- 250 000
  • Le GRASP  estime une perte annuelle de 2,972 grands singes

Les petits singes

A P-WAC nous accueillons également des petits singes, les cercopithèques ascagne. Il existe cinq sous-espèces de ce singe. Tacheté de marron brun, le visage est noir avec du bleu autour des yeux. La poitrine a une fourrure blanche et la queue est rouge-brun. La couleur du nez varie du blanc au jaune ou noir, en fonction de la sous espèce. Il mesure moins de 50 cm de haut, et possède une queue d’environ 60 cm. Il peut peser entre 3 et 7 Kg. La particularité de son espèce : il possède des bajoues dans lesquelles il garde sa nourriture ! Il est principalement frugivore mais consomme aussi des feuilles et des insectes. Diurne et arboricole, il utilise tout l’espace, du sol à la canopée, et disperse les graines consommées lors de ses déplacements aidant ainsi à la régénération de la forêt dont il dépend. Ce singe a une organisation sociale « uni-male / multifemelles », c’est-à-dire que les femelles vivent généralement avec un mâle. Selon les saisons et les sous-espèces, elles peuvent accepter d’autres mâles à certaines périodes de l’année. Si les femelles restent toute leur vie au sein du même groupe, les mâles émigrent vers leur maturité sexuelle pour former un groupe de mâles, ou rester solitaire. Un groupe peut avoir 35 individus et s’étendre sur 20 à 55 hectares, parcourant près de 1500 mètres par jour.

Dans la nature il peut être chassé par des aigles, des léopards, des pythons, des singes (babouins, chimpanzés), et les hommes. Du fait du peu d’études scientifiques le concernant, on l’estime à faible risque de disparition (il est classé dans la liste II de la CITES). Cela ne signifie pas qu’il n’est pas en danger, mais simplement qu’on le connait peu. Ne disposant pas du même statut de protection intégrale que les chimpanzés, l’ascagne subit les pressions et son avenir est également incertain : Il est également chassé pour sa viande et les petits sont également vendus comme animaux de compagnie. Les locaux les utilisent comme chien de garde, car territoriaux, ils vont donner une alerte quand une personne entre dans une parcelle. Les expatriés les achètent comme animaux de compagnie. Si certains des achats partent d’un bon sentiment et visent à sortir le pauvre singe de la rue et de sa mort proche, ce geste encourage cependant le braconnage car les chasseurs retournent alors chercher un autre butin. Actuellement, tous nos cercos proviennent de saisies d’expatriés.